T565 - Oser est osé, parfois.
L’heure avait sonné, l’heure était venue.
Papa et maman avaient quitté le nid
Abandonnant leurs chers petits.
Vers d’autres cieux, envolés, partis.
L’oisillon sur sa branche s’apprêtait à sauter le pas.
Lancinante question : volera, volera pas ?
La tête de côté et de haut en bas hocha :
« Soit je m’envole, soit je me casse la gole* »
Il s’élança, boum et patatras ! et se retrouva à terre, cul en l’air.
Lui le téméraire qui envisageait une belle carrière dans l’armée de l’air,
En un instant pathétiquement passé d’alarmé de l’air à alarmé de terre.
Petit oiseau ne sera jamais héros.
Tout juste bon à faire un en-cas
Pour le premier chat qui passera.
Là-bas, de sa tour, elle, cruelle, qui a tout vu et suivi
De la mésaventure et des carences de la voilure,
De ce piètre petit soldat, l’Infante a ri.
* Les oiseaux utilisent parfois d’étranges mots.
NB : Après la version réussite (cf T561), celle de l'échec, inspirée par Gabian (voir lien sur le blog) qui avança dans un com que les conditions de réussite ne se représentaient pas, à tort ou à raison, à chacun ses opinions.
J'admets cependant volontiers qu'il sera difficile à l'oisillon de remonter sur sa branche.